L’abomination qui surplombe aujourd’hui le pont historique le plus célèbre de Tokyo sera définitivement supprimée, mais pas à temps pour les Jeux olympiques et paralympiques d’été 2020.
La section surélevée de l’autoroute métropolitaine qui a été construite au-dessus du pont Nihonbashi dans le cadre des efforts visant à moderniser la capitale avant les Jeux olympiques de 1964 reste une tache dans le paysage et un gâchis pour l’Histoire.
Cependant, au cours des dernières années, les résidents locaux et même les groupes consultatifs gouvernementaux ont pointé du doigt l’autoroute, en disant qu’elle obscurcissait une zone qui était considérée comme un élément clé de la cité pendant la période Edo (1603-1867) ainsi que l’ère Meiji (1868-1912).
Le pont original, construit par le Shogunat Tokugawa en 1603, était en bois et se nommait Edobashi, il était (et est toujours) le point de départ des Gokaido – les cinq routes principales reliant Edo (ancien nom de Tokyo) avec le reste du pays. Il fut ensuite remplacé par l’actuel pont en pierre durant l’ère Meiji portant le nom de Nihonbashi (littéralement Pont du Japon).
Le 21 juillet, Keiichi Ishii, le ministre des terres, des infrastructures et des transports, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il considérait favorablement un projet massif qui permettrait de déplacer la section surélevée au-dessus du pont Nihonbashi pour la faire passer sous terre.
Néanmoins, la question majeure qui devra encore être élaborée reste de savoir comment répartir le coût du projet de construction, qui pourrait avoisiner dans les 500 milliards de yens (3,86 milliards d’euros), ainsi que l’endroit où détourner le trafic pendant cette période. Les travaux de construction ne commenceront probablement qu’après les Jeux olympiques de Tokyo 2020.
En ce qui concerne la façon dont le coût sera assumé, Ishii a déclaré: «Nous coordonnerons la réponse à cette question lorsque nous présenterons les détails spécifiques du plan. Cette coordination sera menée entre toutes les parties concernées, centrées sur le gouvernement métropolitain de Tokyo».
Les résidents locaux et les entreprises s’étaient plaints que l’autoroute surélevée était une horreur, et une pétition fut rédigée afin de la déplacer sous terre.
En 2006, un groupe consultatif du Premier ministre de l’époque, Junichiro Koizumi, avait déjà proposé de rétablir le paysage local autour du pont Nihonbashi.
Pour l’heure, la section surélevée de 2,9 km nécessite également des réparations en raison de l’usure. Cela reviendrait à environ 140 milliards de yens (1,1 milliard d’euros), même sans supprimer la section surélevée, selon les responsables gouvernementaux.