Les scientifiques souhaitent utiliser des bactéries pour atténuer les tsunamis sous l’océan

NANKOKU, Préfecture de Kochi – Des scientifiques spécialisés dans la lutte contre les tsunamis espèrent pouvoir étouffer les ondes géantes dans leurs lieux de naissance en injectant des bactéries dans les failles sous-marines.

Le procédé peut sembler avoir été volé à un vieux film de science-fiction, mais les scientifiques pensent que cela pourrait fonctionner.

L’idée est que les bactéries en question produisent du carbonate de calcium, et cela agirait comme du ciment, freinerant et amortissant le tremblement du fond marin.

La recherche est menée par une équipe à l’Institut Kochi pour l’Agence japonaise des sciences et technologies maritimes et terrestres, dirigée par Yohei Hamada, 31 ans.

La question de savoir si cette technique peut vraiment être mise en pratique n’est pas encore confirmée, mais une expérience a montré que l’injection de bactéries est utile pour atténuer l’effet d’un tsunami. Ainsi, l’équipe poursuit ses recherches en vue de pouvoir mettre en application cette technique.

Un tremblement de terre est attendu depuis longtemps le long de la fosse de Nankai au large de la côte Pacifique du Japon, et est censé se produire lorsque la plaque continentale, poussée par la plaque océanique en mouvement, reviendra à l’endroit où elle se trouvait auparavant. Le glissement de la plaque continentale fera trembler les fonds marins, engendrant un tsunami.

Après le tremblement de terre du Tohoku en 2011, un énorme tsunami généré par le glissement d’une plaque à quelques kilomètres au-dessous du fond marin situé près d’une faille a frappé le nord-est du Japon.

Sur la base des enseignements tirés de la catastrophe de 2011, Hamada et ses collègues se sont mis à l’idée de solidifier la terre à 1 km sous les fonds marins pour réduire l’impact des tsunamis, et ont commencé la recherche au mois de mars de l’année dernière.

L’élément essentiel est la bactérie, et il est facile de l’injecter dans les ouvertures des failles. Les bactéries peuvent également facilement se propager par la prolifération, produisant du carbonate de calcium cristallisé.

Une expérience menée a démontré que les failles sont 10% moins susceptibles de glisser ou de commencer à se déplacer lorsque des bactéries sont injectées.

L’équipe a déclaré qu’elle rechercherait le type de bactéries qui peuvent générer des cristaux de manière plus efficace, examinant les progrès de la prolifération dans des conditions plus semblables à celles des failles et cherchant à injecter plus efficacement les bactéries dans de grandes fosses.

Alors que la gestion des catastrophes met généralement l’accent sur la façon de traiter les problèmes après les tremblements de terre, la technique en cours devrait permettre d’atténuer leur impact avant que les catastrophes ne se produisent.

“La méthode conduirait à une gestion active des catastrophes pour contrôler directement le tsunami”, a déclaré Hamada. “Je veux l’utiliser pour réduire les dégâts des tsunamis autant que possible”.

Le Japon est le pays le plus enclin aux tsunamis, d’où sa prévention avancée dans le domaine, le terme “tsunami” étant d’ailleurs japonais, signifiant littéralement “vague portuaire” en raison du fait que l’importante masse d’eau ne devienne visible qu’à l’approche des côtes.